Narbonne : l'ado écope d'un an ferme pour avoir violé sa cousine de 4 ans

Publié le par Mitch

Narbonne : l'ado écope d'un an ferme pour avoir violé sa cousine de 4 ans

L'affaire était jugée à huis clos, hier.

C'était il y a trois ans jour pour jour dans un village du littoral audois. Le 21 novembre 2010, Eva* accompagnait sa mère pour un déjeuner chez son cousin. Elle n'avait alors que 4 ans. "Pour une fois, j'ai demandé à ma belle-sœur de la garder deux petites heures. Mais je lui ai dit : 'Ne la laisse pas monter voir Loic dans sa chambre'. Je n'avais pas confiance. C'était la première fois que je la laissais", répète la mère. Il faut savoir qu'une plainte avait déjà été déposée contre lui au collège, avant d'être retirée.

Ce 21 novembre, dans son bain, l'horreur surgit au grand jour : "Ne me touche pas la mounette, maman, j'ai mal ici", lâche-t-elle sans trop s'épancher. Les mots sortent au compte-gouttes. Elle n'a que 4 ans mais comprend la menace. Puis elle évoque les frottements, "très forts". Mais aussi ce "zizi qu'il voulait que je prenne comme un biberon", se souvient la grand-mère. "Au départ, on pensait que c'était un attouchement. On ne pensait pas au viol", explique-t-elle. Ce n'est qu'en garde à vue que Loic avoue tout. L'attouchement devient viol. Et la famille explose en vol.

«Seulement le bout de sa phalange...»

"Ces dernières semaines, la petite était très stressée. Elle savait que le procès approchait ; j'espère qu'elle tiendra bon", souffle la grand-mère. En effet, l'audience se déroulait à huis clos et pour les proches, elle semblait interminable. A 18 h 40, c'est la délivrance. Comme soulagée, Eva s'empresse de sauter au cou de sa grand-mère. Un nounours bien arrimé sous son bras, elle mordille la fine chaîne et le porte-bonheur qu'elle porte autour du cou. Elle aura huit ans le mois prochain.

Quelques minutes plus tôt, Maître Oudin, l'avocat du prévenu, plaidait la relaxe et la requalification en attouchement. "Ce garçon a 18 ans. On attend de lui qu'il soit plus responsable, mais la situation est délicate. D'autant que sa mère est très malade. C'est seulement le bout de sa phalange qui a pénétré. Ce n'est pas vraiment entré dans le vagin, minimise-t-il. Quand elle est montée, il était en train de se masturber. Il est accro aux films pornos et aux jeux vidéos. Je crois qu'il n'était pas vraiment conscient de ce qu'il faisait".

Du côté d'Eva, maître Bellotti récuse : "Le jeune homme a nié alors qu'il avait toujours avoué jusqu'ici. Il n'est pas allé au bout de sa démarche, analyse-t-elle. Parce qu'aujourd'hui, il se rend compte qu'il risque gros". Hier soir, Jean-Philippe Rey, le procureur, requérait 4 ans de prison dont un an ferme, avec l'obligation de se soigner, l'interdiction d'approcher la fillette, l'obligation de travailler, son inscription au fichier des délinquants sexuels et 3 ans de mise à l'épreuve. Après plus d'une heure de délibération, la juge l'a approuvé.

*Les prénoms du prévenu et de la victime ont été modifiés.

Publié dans justice

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