La CGT et la CFDT ne défileront pas ensemble mercredi 1er mai

Le fossé se creuse entre la CGT et la CFDT. Mercredi 1er mai, les deux syndicats feront manifestations à part: la CGT a choisi Paris pendant que la CFDT s'exile à Reims, dans la Marne.

Les tensions générées par le projet de loi sur la sécurisation de l’emploi auront eu raison de leur unité: d’un côté la CGT dénonce le peu d’avantages apportés aux salariés; de l’autre, la CFDT soutient le projet.

Depuis 2006, les deux syndicats n’ont pas manqué de défiler ensemble à chaque fête du travail. Aujourd’hui, c'est chacun dans son coin. La CGT défilera donc à Paris à partir de 15 heures, de la Bastille jusqu’à la place de la Nation, avec la FSU (Fédération Syndicale Unitaire) et Solidaires. Ils appellent plus de 279 villes à suivre leur exemple dans toute la France.

Autre regroupement, autre décor. La CFDT organise un grand rassemblement, elle, à Reims, avec la CFTC et l'UNSA, deux autres syndicats signataires de l'accord emploi.

Enfin, Force ouvrière reste fidèle à sa tradition. Le syndicat prévoit, comme chaque année, un rassemblement près du mur des fédérés, dans le XXe arrondissement de Paris, en hommage à la Commune.

CGT-CFDT: deux visions

Les relations entre CGT et CFDT connaissent régulièrement des périodes de tensions. Les deux organisations syndicales ont des visions différentes des relations sociales: la CGT, plus contestataire, pointe souvent du doigt une CFDT plus conciliante avec le gouvernement.

Mais les tensions actuelles risquent de desservir les objectifs des organisations syndicales. La CGT craint que cette dispersion donne une vision défavorable des actions syndicales.

"Nous déplorons qu’il n’ait pas été possible de dépasser nos différences d’approches et d’appeler ensemble les salariés à une mobilisation unitaire", explique la secrétaire CGT Agnès Lebotte, à BFMTV.com. "Les exigences des salariés doivent être entendues. Et pour cela, il est nécessaire de porter leurs voix tous ensemble."

Si les avis divergent sur l’emploi, ils se retrouvent sur la nécessité de de venir en aide aux salariés. "Le 1er mai, on agit pour donner des perspectives d’avenir aux salariés sans emploi ou qui risquent de le perdre", résume Marcel Grignard, secrétaire national CFDT. "C’est mieux quand le syndicalisme parle d’une voix, mais on est obligé de faire avec."

Le Front de gauche choisit l'union, sans prendre position

Cette année encore le Front de Gauche défilera à Paris, aux côtés de la CGT et des syndicats présents. "En réponse à l’appel au rassemblement unitaire et contre l’austérité", explique Eric Coquerel, secrétaire national du parti de gauche, en charge des relations unitaires.

"Nous n’avons aucun conseil à donner aux syndicats. Mais c’est vrai que la division n’est jamais une bonne chose. Finalement, cela sert toujours les mêmes: le Medef et la droite", conclut-il.